5 ans ferme ?
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Nous ne le savons que trop, il n’y a jamais grand-chose à attendre de bon d’un gouvernement de droite. Les résultats de cette élection ne sauraient nous laisser indifférents et la récente désignation du candidat du fric et des paillettes n’est pas à sous-estimer. S’ils sont nombreux à avoir cru aux discours « fourre-tout » de Sarkozy, ils seront nombreux aussi à prendre dans les dents son projet ultra libéral. De notre côté, notre détermination à combattre ce pouvoir porteur d’une idéologie inégalitaire s’en trouve renforcée.
Une nouvelle forme de populisme.
La recette est toujours la même pour se faire porter au pouvoir : rien de tel que de promettre que l’on va protéger le peuple contre son ennemi de l’intérieur, le « pas-français ». La création du « Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement » prône une identité nationale s’inscrivant directement dans la logique xénophobe de l’extrême droite. Les immigrés ou leurs enfants seraient responsables des problèmes de la société française. Tant qu’on les désigne comme coupables, on se met à l’abris de toute critique !
Les impopulaires sont au pouvoir.
Faut-il avoir mis la France dans la rue pour faire parti du nouveau gouvernement ? Celles et ceux qui ont battu la latérite ou le pavé en 1995 se rappelleront bien de Juppé, ce truand qui s’était ramassé une claque après avoir tenté de casser nos retraites. Celles et ceux qui ont accumulé les jours, les semaines voir les mois de grève, se rappelleront que huit ans plus tard, en 2003, c’est Fillon qui avait réussi à faire passer la régression sociale malgré l’opposition de la population. Darcos n’est pas un inconnu non plus. Nous avions su l’accueillir lors de sa venue en Guyane en décembre 2003. Les propositions qu’il a faites après avoir reçu les grandes fédérations syndicales de l’Education nationale ne sont que des leurres. La suspension des Décrets Robien n’est qu’une fausse annonce, car c’est Sarkozy qui décidera au final.
Le reste de ce gouvernement est composé de traîtres à leur parti, et d’un ramassis de copains du Medef.
Soyons constructifs dès aujourd’hui !
Au-delà du résultat de ces élections, le syndicalisme doit proposer des mobilisations les plus unitaires et les plus larges possibles pour que les exigences de droit, de partage des richesses et de solidarité ne soient pas oubliées.
Le changement que Sarkozy nous dessine n’est qu’une compilation des mêmes recettes que Reagan a appliquées aux USA et Thatcher au Royaume Uni. Comment imaginer qu’elles produiront des résultats différents en France ? Aux États Unis comme au Royaume Uni, les syndicats ont échoué face au défi à relever, et la société en est sortie durablement brisée.
Il nous appartient, d’en tirer les leçons, de faire prendre conscience aux enseignants, et de manière plus générale à tous les salariés et usagers des services publics, du rôle essentiel de ciment social qu’ils jouent. Cela nous invite à renouer le dialogue avec ceux qui se sont éloignés des syndicats, ceux qui les voient comme des prestataires de service aux intérêts individuels, ou pire comme des organisateurs de « prises d’otages », tels que les média les décrivent à chaque conflit social.
La tâche qui nous attend est immense mais incontournable ! Il ne s’agira pas de lancer des appels incantatoires à la grève. Il faudra se donner les moyens d’être entendu.
SYNDIQUEZ-VOUS !
Aujourd’hui plus que jamais, il faut renforcer le poids des syndicats face aux réformes qui vont pleuvoir. On pourrait presque dire, syndiquez-vous où vous voulez, mais syndiquez-vous (le choix est assez large).
Mais sachez qu’à SUD notre combativité n’est pas émoussée face au gouvernement ultra libéral. Des adhésions massives et la réappropriation par tous du syndicalisme, seraient le meilleur message adressé à nos gouvernants. Car nous comptons garder espoir qu’il ne réussira pas à détruire ce que nous avons mis des années à construire, qu’il ne fera pas illusion longtemps et que nous ferons encore progresser l’école et la société pour touTEs !
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