Pourquoi SUD Éducation n’a pas appelé à l’action le 16 octobre
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Suite à l’évènement de l’école Joséphine Horth de Cayenne, nous avons été conviés, avec le SNUIPP, à une rencontre intersyndicale provoquée par le SE-UNSA (le STEG n’avait pas été invité). Précisément, nous y avons discuté des actions envisageables en réaction à la situation provoquée par la mise en examen d’une ATSEM, bien conscients des passions qui ont de quoi être soulevées après qu’un enfant a été victime de coups. Pour SUD Éducation Guyane, notre position était de dire que dans cette situation nous ne devions en aucun cas nous prononcer sur les responsabilités de qui que ce soit. Pour nous, comme pour les autres représentants des syndicats présents ce jour là, il était clair que nous devions laisser la justice faire son travail. Il nous apparaissait donc mal venu d’appeler à une mobilisation dans de telles circonstances. Notre crainte était qu’un tel appel puisse être interprété par les parents et plus largement, par l’opinion publique, comme une justification de la violence faite aux enfants. A SUD Éducation Guyane une chose est très claire, au-delà même de ce que pourrait dire la loi, nous serons toujours les adversaires des violences qui pourraient être faites à un enfant, qu’elles soient physiques ou morales.
Pour nous, cet évènement appelle à la réflexion. Il permet de mettre en évidence le manque de formation et les difficultés inhérentes à l’académie de la Guyane. Rappelons ici qu’un grand nombre d’ATSEM ne sont pas titulaires et sont recrutées sur des contrats précaires. Nous exigeons que l’administration offre dans un premier temps une formation systématique à tous les personnels précaires en les dotant des outils nécessaires au bon déroulement de leur mission et d’autre part la titularisation de tous ces personnels précaires (ATSEM, assistants d’éducation, médiateurs culturels bilingues, enseignants et autres CAE…). Car nous savons tous que sans eux les établissements scolaires ne pourraient fonctionner. En Guyane, la violence est présente dans chaque établissement, de la maternelle au lycée. Or la violence ne doit en aucun cas être un moyen d’éducation. Les formations professionnelles doivent attirer l’attention des personnels sur ce fait et leur proposer des méthodes alternatives. Ajoutons tout de même, que parfois cette violence vient aussi du fait que les collègues fraîchement arrivés (contractuels, précaires, néo-titulaires) subissent bien souvent un « bizutage institutionnel ». En les envoyant devant des classes dans lesquelles personne ne souhaite aller, puisqu’on y a réuni tous les élèves en difficulté, on provoque des situations explosives. Et dans ce genre de situation vous trouverez toujours quelqu’un pour vous dire que pour « tenir votre classe » la seule solution est d’utiliser la palette… Il y a là de quoi vous dégoûter d’avoir choisi « le plus beau métier du monde ».
C’est pourquoi lors de cette intersyndicale nous avons proposé à nos camarades de demander au rectorat que soit organisée une table ronde avec l’ensemble des acteurs de l’éducation (parents d’élèves, rectorat, mairie, représentants de tous les personnels) afin de discuter et de proposer des solutions visant l’amélioration des conditions de travail de l’ensemble des équipes intervenant dans les écoles et de ce fait d’améliorer les conditions d’enseignement en Guyane permettant ainsi à tous les enfants de recevoir un apprentissage épanouissant.
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