Différence génétique...
par
Il y a peut-être, entre autres, deux formes de racisme...
La première pourrait être celle qui
résulte d’une phobie instinctive et
irrationnelle de l’inconnu, la
même qui nous fait avoir peur des
araignées parce que leur apparence et
leur façon de se déplacer nous inspirent
une répugnance finalement…
très subjective.
Ceux qui souffrent de ce racisme-là, on
peut les faire évoluer en leur faisant un
peu réfléchir sur les raisons stupides,
car basées sur l’ignorance, de leur xénophobie.
Et puis il y a le racisme rationnel
(pour ne pas dire « réfléchi ») : c’est
celui qui, se croyant objectif, se fonde
sur des considérations scientifiques, c’est
« celui qui parle de race supérieure »,
c’est celui qui explique ou plutôt aimerait
pouvoir expliquer que les cerveaux des
hommes ne sont pas tous égaux en… neurones.
Ces racistes-là pensent connaître suffisamment
les peuples de la Terre pour établir
des différences réelles dans les capacités
intellectuelles des diverses races qui com-
C’est sans doute cette conception particulière
de l’égalité des êtres humains qui
a fait dire à un principal adjoint d’un
collège de Cayenne, en plein
conseil de classe, que ce qui empêchait
tel élève brésilien, originaire
de Belém et récemment installé en
Guyane donc admis en classe linguistique
(qui a pour fonction
d’accélérer l’apprentissage du
français aux élèves nonfrancophones),
ce qui l’empêchait,
donc, de s’adapter plus rapidement
au système éducatif français, était à
chercher dans des différences culturelles
(« il n’y a qu’à voir
comme nous autres occidentaux sommes
stressés et par exemple faisons nos
emplettes avec une telle nervosité au
marché de Cayenne, devant les locaux si
cools et décontractés », citation approximative
mais le message original n’est
que très proche de cette déclaration
consternante) et surtout, dans des
« différences génétiques avec lesquelles
il n’y a rien à faire ».
Étaient présents à ce conseil de classe :
deux élèves délégués (dont un brésilien)
qui n’ont malheureusement sans doute
pas tout compris à ces phrases prononcées
rapidement, une parente d’élève et
cinq professeurs. Après un court silence
et à part un faible « excusez-moi mais je
suis choqué par ce que vous dites » suivi
d’un pitoyable « moi aussi », … aucun
des adultes présents n’a moufté. Même
pas un « hum, hum … » de désapprobation.
Rien.
C’est beau.
La sous-chef d’établissement a enchaîné
rapidement sur un autre sujet, comme on
leur apprend à le faire en stage
de communication, et ce fût tout.
Réaction des professeurs « horsconseil
» : « il faut laisser pisser,
ça ne sert à rien de réagir ».
D’accord.
Et aussi « ce n’était pas le lieu
pour débattre de ça, on était déjà
à la bourre ».
Magnifique.
Salut.
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