Tri sélectif : le rectorat en pôle position
par
Un grand nombre d’enseignants contractuels a pris part à la mobilisation guyanaise de l’année passée. Même sans la protection qu’apporte le statut de fonctionnaire titulaire ils n’ont pas eu peur de se mettre en avant.
Les besoins en enseignants de l’académie font que la majorité des contractuels a été reprise à cette rentrée 2008. Mais ce ne fut pas le cas de tous. D’autres se retrouvent aujourd’hui sans affectation, au chômage.
Pour ces derniers, reste à savoir ce qui leur vaut de se retrouver aujourd’hui sans boulot. Est-ce une sanction ? Est-ce parce que d’autres sont passés devant eux grâce à un barème plus favorable ?
Pour celles et ceux qui ne le savent pas les contractuels sont affectés par le rectorat et un groupe de travail (composé d’organisations syndicales et de membres de l’administration) veille à ce que ces affectations se fassent en fonction d’un barème qui tient compte de critères tels que l’ancienneté, le niveau de qualification…
Dès le mois de juin 2008, SUD Éducation a demandé à plusieurs reprises au recteur à pouvoir participer à ces groupes de travail. La réponse nous est arrivée fin octobre ! Ceux qui s’occuperont de cela à l’avenir seront les élus de la future commission consultative des non-titulaires qui siègera seulement après les élections professionnelles du 2 décembre ! Cette commission ne sera composée que de trois élus syndicaux. Impossible donc pour SUD de savoir pour cette rentrée si oui ou non le barème des contractuels a été respecté.
Dans le même temps il nous a été rapporté des propos que le recteur aurait tenus dans les locaux de la FSU. Suite au non réemploi de Stéphane Trouille le recteur aurait été interpellé au sujet de l’existence d’une liste noire des enseignants contractuels qui ont participé au mouvement de l’année dernière. Le recteur aurait répondu qu’il n’y avait pas de liste noire des contractuels mais que concernant Monsieur Trouille, il ne renouvellerait pas le contrat d’un enseignant qui aurait frappé des policiers au sol ! Lorsqu’on sait que Stéphane Trouille n’a pas hésité à se placer entre les pierres et les forces de l’ordre, au risque d’être blessé lors des incidents de la sous-préfecture à Saint-Laurent, l’accusation laisse sans voix… Le recteur aurait ensuite donné le nom d’un policier qu’il fallait contacter pour plus d’informations, ce qui a été fait. Ce policier n’est pas au courant des faits avancés par le recteur et affirme ne rien avoir vu de spécial concernant Monsieur Trouille.
Les personnes qui se sont fait l’écho de ces propos n’ont pas décidé de les mettre sur la place publique ce qui aurait été la moindre des choses.
Reste que si le recteur avait bel et bien tenu ces propos ce serait grave et nous ne pourrions qu’être affligés.
A ne pas vouloir soutenir les collègues face à un recteur qui chercherait délibérément à nuire, c’est la cause syndicale tout entière qui en sort humiliée.
Commentaires