Évidemment, la promesse de Sarkozy était du vent
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Le lundi 25 janvier 2010, le Président de la République s’était dit "prêt à envisager la titularisation progressive des contractuels" de la Fonction Publique. Alors que le pourcentage de 16,5% de contractuels dans la Fonction publique, recensés fin 2008, s’est accru non seulement en 2009 mais également en 2010, depuis trois mois des discussions étaient engagées au ministère de la fonction publique sur la question des « agents non titulaires ». Aujourd’hui nous constatons que le gouvernement n’a aucune intention de mettre fin à la précarité.
Le projet du Gouvernement.
Voici ce que propose le gouvernement dans l’état actuel des « négociations ». Rappelons que cela concerne les trois fonctions publiques (État, territoriale, hospitalière).
- Pour passer en CDI il ne faudrait plus justifier « que d’une ancienneté de 6 années sur une durée de référence de 8 ans à la date de publication de la loi ». Certes une interruption de contrat, même d’une semaine, ne renverrait plus à la case départ comme c’est le cas aujourd’hui. Mais cela n’élargit pas réellement les conditions existantes. Et la référence à la date de la loi empêchera la CDIsation des nouveaux arrivants…
- Des concours spécifiques seraient mis en place pendant 3 ans, « sans condition de diplôme ». Ils pourraient s’appuyer sur une reconnaissance de l’acquis de l’expérience professionnelle, mais ne s’adresseraient qu’à celles et ceux qui ont déjà le CDI, et seraient organisés à la discrétion des administrations… Ouvrir des concours c’est bien gentil mais qu’en est-il des places ?
- Création d’une nouvelle catégorie de contrats précaires : « contrats de projet à terme incertain » pour répondre à des « besoins saisonniers ». Il n’y aurait, ainsi, plus de limites au recrutement de non-titulaires (la saison pourrait durer toute l’année…).
- Quant aux rémunérations, on en reste à de vagues considérations.
La position de SOLIDAIRES
Dans ces discussions, l’Union syndicale Solidaires défend la résorption totale de la précarité dans la Fonction Publique par l’augmentation du nombre de places aux concours, la mise en place de titulaires remplaçants, la titularisation de tous les précaires actuels. Pour cela Sarko doit mettre un terme à sa politique dogmatique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Sans cette étape cruciale, tous les beaux discours ne pourront nous convaincre qu’il y a une réelle volonté de mettre un terme à la précarité dans la Fonction publique. Nous exigeons l’amélioration immédiate de la situation des précaires actuels, de leurs rémunérations, de leur couverture sociale.
Des propositions inacceptables !
Le projet gouvernemental ne met pas fin à la situation précaire des CDD renouvelables, alors qu’il s’agit d’une situation aberrante de précarité de longue durée qu’aucun employeur privé ne pourrait se permettre. C’est au contraire la création d’une véritable fonction publique bis qui est en marche et au final nous ne sommes pas très éloignés du projet de Christian Jacob qui veut en finir avec « l’embauche à vie » des fonctionnaires !
Pour SUD éducation, il faut mettre fin au recrutement de nouveaux précaires, stopper la politique de suppression de postes, créer les postes de titulaires nécessaires à un service public de qualité, titulariser tous les personnels précaires, sans condition de concours ni de nationalité. Et si malgré tout il faut une condition, nous exigeons que tous ceux qui passeront par la case titularisation aient droit à une formation.
La titularisation sans conditions, parce qu’elle garantit le réemploi de tous, demeure la seule réponse crédible à la situation que nous connaissons aujourd’hui : ne pas la revendiquer c’est s’accommoder de la précarité et des licenciements !
Bilan de la grève du 20 janvier 2011.
Lors la grève du 20 janvier, la FSU et SUD Éducation ont été reçus par le recteur. C’est avec un grand sourire qu’il nous a été dit que les décisions se prenaient à un autre niveau et qu’on ferait remonter nos revendications.
Nous avons réaffirmé que la promesse de Sarko avait suscité un grand espoir vu que la précarité concerne 2000 personnes dans l’éducation en Guyane (enseignants, personnels de vie scolaire…). Nous avons aussi demandé au recteur de ne plus avoir recours à l’emploi de vacataires, vu les conditions exécrables d’emploi que confère ce contrat.
Il a été convenu d’ouvrir deux chantiers. Les contrats de travail d’une part et l’harmonisation des salaires des agents non-titulaires. Depuis le rectorat reste muet...
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