Magie de la rentabilité
par
Pour 2O heures de travail hebdomadaire, un travailleur
sous Contrat Empoi Solidarité (CES) de
l’Éducation nationale touche moins de 600€ par
mois. Bien entendu, il ne touche pas la majoration
de « vie chère ». La « vie » est sans doute
meilleur marché quand on est précaire. Le
CES c’est sympa, surtout pour l’employeur
qui fait déjà de belles économies.
Les CES sont des contrats de trois à six mois,
plus ou moins renouvelables, gérés par la Direction
Départementale du Travail. Le statut des
contrat CES vient de changer. Les conditions
d’embauchent sont de plus en plus draconiennes.
Ainsi certains contrats n’ont pas été renouvelés
parce que la personne employée ne correspondait
plus aux nouveaux critères. La DDT préfère également
ne pas renouveler les contrats tout de suite. Un ou
deux mois d’attente, sans contrat ni travail, se passent
avant qu’il y ait à nouveau contrat. La DDT se défend de
jeter les gens dans la misère en prétextant que le CES
donne droit à une indemnité égale au salaire pendant les
deux mois qui suivent la fin du contrat. L’indemnité, issue
d’une caisse de solidarité, n’est pas soumise aux mêmes charges et cotisations sociales. De
nouveau, c’est l’employeur qui fait des économies. C’est
la magie de la rentabilité.
Pensons maintenant aux services où les CES sont affectés,
vie scolaire, administration, entretien. Par exemple,
les congés maternité ne sont pas remplacés. Pendant
que certains contrats sont en attente de renouvellement
les effectifs des différents services diminuent.
Cela représente forcément une surcharge de travail
pour ceux qui restent. Dans les services de Vie
scolaire, où les CES représentent parfois plus
d’un tiers des effectifs, cette gestion du personnel
entraîne de graves conséquences sur la cohésion de
l’équipe, le partage du travail, et donc les repères
donnés aux élèves.
Mais le plus malheureux reste la situation dans
laquelle se retrouve ces personnels. Quelles perspectives
offrent de tels contrats ? Les CES n’ont rien de
solidaires et ne répondent qu’à la seule logique économique.
Ils entretiennent les travailleurs dans la précarité et
ne leur offrent aucune perspective d’intégration. Ces
contrats ont des répercussions catastrophiques et n’ont
pas de place dans la fonction publique.
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