Ca c’est passé en Guyane
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Le fils d’une personnalité guyanaise a son enfant scolarisé dans un établissement public. Ce père d’élève pénètre à plusieurs reprises dans la classe d’une de nos collègues pendant les heures de cours (au mépris du règlement intérieur de cette école dont il avait eu connaissance). Au cours de ces intrusions intempestives, cet homme tient des propos irrespectueux à notre collègue, il met même en doute ses compétences professionnelles et le tout devant les élèves. A une autre occasion, reçu par la directrice de l’établissement, il tiendra cette fois des propos diffamant et offensant gravement notre collègue (la traitant notamment de raciste !!). Ce sera même par écrit par l’intermédiaire du cahier de liaison de l’élève que se poursuivront les déclarations insinuant que notre collègue serait une incapable.
L’équipe pédagogique de l’établissement décide de se réunir en un conseil des maîtres exceptionnel afin de prendre une décision collégiale concernant cette affaire très grave ainsi que quelques autres moins lourdes concernant d’autres enseignants.
La décision officielle du conseil des maîtres à l’unanimité est d’adresser à cet homme un courrier (avec copie à l’IEN) lui demandant de présenter ses excuses à l’enseignante devant plusieurs collègues de l’équipe pédagogique, de retirer les propos diffamants et offensants tenus, sinon plaintes seraient déposées auprès du Procureur de la République.
Le courrier fait, la collègue propose que la copie remonte à l’IEN par la voie hiérarchique. La directrice de l’établissement indique alors que la décision prise en conseil des maîtres n’a pour elle aucune valeur et que ce courrier ne devrait pas être envoyé. Elle alerte aussitôt l’IEN (en quels termes ?? nous l’ignorons). Cette dernière convoque notre collègue victime sur la pause déjeuner.
L’entretien ne sera en rien un soutien pour notre collègue victime comme tout supérieur se doit de le faire en pareilles circonstances, si ce n’est que l’IEN a indiqué qu’elle maintenait toute sa confiance quant aux capacités professionnelles de notre collègue victime. Mais imaginez l’horreur pour notre collègue lorsqu’elle reçut les conseils suivants : « ne faites rien, ne dites rien, attendez que tout cela se tasse, reposez-vous bien pendant les vacances … ». Jamais l’IEN n’a envisagé de prendre ses responsabilités et de porter elle même plainte auprès du Procureur de la République comme sa fonction l’y oblige mais de plus en s’exprimant ainsi elle laisse entendre à sa subordonnée victime qu’elle n’aurait pas le soutien de sa hiérarchie si elle tentait de se défendre et encore une fois était bien confirmée qu’une décision officielle prise en Conseil des Maîtres n’avait d’existence à ses yeux comme l’avait démontrée, obéissante, la directrice aux ordres (était-elle aux ordres ou bien anticipait-elle ce que sa supérieure aurait aimé entendre ? Ah les contraintes liées à l’ambition tout de même !)
Les conséquences :
L’ensemble de l’équipe est écœuré, les projets pédagogiques en cours ou à venir sont compromis, la participation aux prochains conseils des maîtres est plus que compromise, la prise de conscience qu’en fonction du relationnel d’un agresseur chacun sera seul.
Les interrogations :
Avez-vous, vous-même, eu connaissance ou été témoin d’un cas comparable « d’omerta » ?
Est-ce que dans vos établissements le directeur se prend aussi pour un chef d’entreprise qui a tout pouvoir de décision et de compte à rendre qu’à l’IEN ?
Qu’est ce que vous attendez (si ce n’est déjà fait) pour rejoindre Sud-éducation afin de créer un rapport de force suffisant pour que notre réflexion de fond quant à une autre hiérarchie, une autre évaluation de nos pratiques professionnelles soient entendues ?
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